1.2 Le pouvoir d'agir pour une transformation sociétale
Les pratiques citoyennes
Sur le modèle des
cafés philosophiques, des
cafés scientifiques, et des
cafés littéraires, des « cafés coopératifs » ont été régulièrement animés entre décembre 2003 et novembre 2006 à l’initiative d’Eric Langevin et Isabelle Gronemann. Les cafés coopératifs proposent au public d’expérimenter et de partager des jeux et des pratiques de coopération animés par des professionnels de l’accompagnement et par des artistes.
Du point de vue de la citoyenneté, la prise en compte de l’axe TP-TS invite à développer dans la vie sociale et citoyenne les pratiques qui favorisent le respect de la parole de l’autre, l’écoute, l’éthique du débat, la gestion pacifiée et constructive des désaccords (selon notamment la méthode des désaccords féconds), la production d’
intelligence collective, la co-création. Ces pratiques rejoignent les approches aujourd’hui véhiculées par des disciplines telles que l’
écoute active, la communication non-violente,
la médiation, la
deep ecology, la prise de décision par consentement (
consulter cette séquence dans notre module "gestion du collectif").
Des initiatives qui vont dans ce sens se développent aujourd’hui. Par exemple
Coop-Cité.
Cette société coopérative à intérêt collectif, créée en 2012 et qui regroupe aujourd’hui plus d’une trentaine d’organisations, a pour vocation de créer des espaces et des événements éco-citoyens, et d’accompagner les citoyens et les collectifs dans le changement de paradigme. La dimension de la transformation personnelle y est mise en lien avec la transformation sociale. Pour Damien Geffroy et Michèle Stien, co-fondateurs, «
la question comment faire société ensemble est plus que jamais d’actualité. Le quatrième pilier au cœur de la raison d’être de Coop-Cité, “s’appliquer la transformation” est inspirée du travail de l’association Interactions TP-TS , co-fondée par Jacques Robin et Laurence Baranski, et qui fut précurseur en France au début des années 2000. Nous tentons nos propres semis pour faire fleurir nos jardins intérieurs au service de la transformation du monde en marche ». C’est le cas également de l’
Université du nous qui forment aux démarches de coopération au service de la transition citoyenne ; les ateliers proposés reposent sur le principe selon lequel « comme toute transformation profonde et durable, le changement collectif passe par la case départ : notre transformation individuelle. »
Pour Laurence Baranski, co-fondatrice d’Interactions TP-TS, la sensibilisation et l’expérimentation citoyenne à la dynamique TP-TS est un enjeu sociétal, à la fois personnel et politique, qui mérite de faire l’objet d’un vaste chantier d’
éducation populaire et citoyenne.
Texte proposé par Laurence Baranski, (2011), Wikimonde.
Yann Le Bossé : développement du pouvoir d'agir, une utopie ?
Yann Le Bossé nous explique dans cette vidéo que le pouvoir d'agir est "une utopie au sens où c’est une direction qu’on se donne à long terme, qu’on tente de rejoindre et que si on la prend au sérieux, va changer nos pratiques maintenant".
Des projets pour une transformation sociétale
1. Face aux difficultés rencontrées par les viticulteurs de France, Pauline Chatin s’est lancée comme défi de reproduire le modèle des jardins de cocagne, structures agricoles à vocation d’insertion répandues dans le domaine maraîcher, aux activités vinicoles. L’objectif ? Former du personnel qualifié en deux ans et faire le lien avec les professionnels du milieu en recherche de main d’œuvre.
Découvrez l'article
2. Tera est un projet expérimental sur 10 ans initié en 2014. Les deux premières années ont été consacrées à des tours de France pour aller à la rencontre des acteurs des territoires et d’écolieux existants, afin de collecter les idées, réflexions, rêves et expériences pour la création d’un écovillage du XXIème siècle.
En octobre 2015, suite à la volonté de trouver un siège pour commencer les expérimentations, un contributeur a mis à la disposition de l’association un domaine de 12 ha à Masquières, dans le Lot-et-Garonne. Des activités ont pu alors se développer : formations, prototypes d’habitat visant l’autonomie en eau et en énergie, maraîchage, forêt-jardin, animations, marchés bio, prise de contact avec les acteurs locaux, etc.
Une vingtaine de personnes se sont installées sur le territoire pour contribuer au projet qui se déploie maintenant sur trois communes. Aujourd'hui, s'inspirant d'un même modèle économique, plusieurs projets d'entreprises sont en train de voir le jour avec un double objectif : garantir à chaque habitant un revenu d’autonomie en monnaie citoyenne locale et créer un vrai développement territorial durable.
Découvrez la vidéo